Résultats des essais sur les barrières interparcellaires innovantes
Bandes de miscanthus
Des simulations de ruissellement ont été effectuées en 2021 et 2022 sur des bandes de miscanthus de différents âges et densités de plantation, en sol limoneux, sur des pentes de 2 à 15%. Des mesures de hauteurs d'eau dans la bande au cours de l'écoulement permettent de calculer un coefficient de Manning, indicateur de la capacité de la végétation à freiner les flux d'eau et ainsi favoriser la sédimentation.
Pour cette bande de miscanthus dans laquelle les simulations ont été opérées, la valeur moyenne du coefficient de Manning est encore plus élevée que les valeurs mesurées pour des bandes enherbées par d'autres études. La bande de miscanthus apparaît ainsi comme une alternative aussi voire plus efficace que les bandes enherbées pour retenir les coulées de boues, avec une valeur ajoutée financière.
Par ailleurs, la présence d'une couche de mulch à la surface du sol semble s'avérer primordiale. Lors d’évènements érosifs, ce mulch se déplace de manière à former des micro-barrages naturels retenant des quantités d’eau importantes. Ces barrages ne peuvent se former que si les tiges ont été coupées suffisamment haut au printemps (50-60 cm du sol).
La densité de plantation du miscanthus est également un paramètre impactant son efficacité ; plus celle-ci est élevée, plus le coefficient de Manning augmente.
Valeur moyenne du coefficient de Manning mesuré sur des bandes de miscanthus par simulations de ruissellement, et mesuré par d'autres études pour d'autres dispositifs antiérosifs interparcellaires (bandes enherbées et fascines)
Source : A. Froehlicher (ULiège)
Formation de barrages naturels dans des bandes de miscanthus, lors du déplacement du mulch par les flux. À gauche, lors des essais par simulations de ruissellement. À droite, lors des orages de juin 2021.
Source : A. Froehlicher (ULiège)
Valeur moyenne du coefficient de Manning mesuré dans des TTCR de saule par simulations de ruissellement, et mesuré par d'autres études pour d'autres dispositifs antiérosifs interparcellaires (bandes enherbées et fascines)
Source : A. Froehlicher (ULiège)
Taillis à courte rotation de saule
De la même manière, des simulations de ruissellement ont été effectuées en 2021 et 2022 sur un TTCR de saules recépés de 2 et 3 ans d'âge, en sol limoneux et pente faible (3%).
Pour ce taillis de saule dans lequel les simulations ont été effectuées, le coefficient de Manning moyen mesuré est proche de celui d'une bande enherbée. Puisque le taillis étudié est également enherbé (trèfle-graminées-phacélie), on peut supposer que le ralentissement des flux provient majoritairement de la présence de ce couvert herbacé, plutôt que de celle des saules. Le maintien de ce couvert semble dès lors primordial.
La microtopographie créée à l’implantation du TTCR semble également impacter la dynamique du ruissellement de surface. En effet, l’alternance saule-couvert forme une série de dépressions, là où se trouve le couvert herbacé, et de talus, sous les saules, créant une série de mini-bassins de rétention de l'eau.