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Résultats des essais sur les pratiques agricoles innovantes

Résulats - sous-semis

Sous-semis en maïs

6 essais ont été menés entre 2021 et 2023 en Wallonie sur des sols limoneux et limono-sableux, et sur des pentes entre 4 et 18% d'inclinaison. Lors d'aucun de ces essais, le sous-semis n'a permis de réduire significativement ni le ruissellement ni l'érosion, comparé à un maïs témoin (sans sous-semis). En réalité, la fétuque et le trèfle se développent lentement, une caractéristique de ces espèces voulue pour limiter la concurrence avec le maïs. En conséquence, ces sous-semis ne couvrent que tardivement le sol, vers la deuxième quinzaine de juin, période à laquelle le maïs seul (sans sous-semis) couvre également ses lignes et protège donc suffisamment le sol. Les coulées boueuses se produisant dans la période à risque de début mai à mi-juin ne sont donc pas contrôlées par la technique.

 

Une légère compétition entre maïs et sous-semis a mené à une diminution de rendement de 12% en moyenne, entre le maïs avec et sans sous-semis.

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Pertes en terres saisonnières moyennes mesurées pour chacun des 6 essais Intell'eau, et pour chaque traitement; en bleu pour le témoin (maïs sans sous-semis), en vert clair pour le maïs avec sous-semis de fétuque, et en vert foncé pour celui avec sous-semis de trèfle.
Source : T. Clement

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Vue aérienne d'une parcelle de maïs avec sous-semis de trèfle sur l'essai de Bothey en 2023, le 14 juin, c-à-d 2 mois après semis. Le sous-semis commence à peine à couvrir le sol.
Source : T. Clement

Désherbage compliqué

En plus de cela, le désherbage s'est avéré compliqué. Les matières actives sulcotrione et pyridate ont été utilisées en post-émergence, car précédemment identifiées comme les plus adaptées pour contrôler les adventices sélectivement sans détruire les sous-semis. Toutefois, si la dose et les conditions d'humidité à la pulvérisation sont excessives, le sous-semis (de trèfle en particulier) peut être détruit. A l'inverse, le spectre restreint visé par ces matières actives limite leur action sur les adventices. Sur la majorité des sites d'essais, une forte pression en adventices a été observée, même après pulvérisation.

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Problème de gestion des adventices en sous-semis (Ottignies, 2021). Ici, des paniques non détruites par désherbage chimique (sulcotrione).
Source : T. Clement

Et après récolte du maïs ?

La récolte du maïs en conditions humides a laissé des traces de roues marquées sur les essais, y détruisant définitivement les sous-semis et laissant une surface hétérogène. Le trèfle a par ailleurs souffert des basses températures et de consommation fréquente par des Bernaches du Canada, atteignant une biomasse en fin d'hiver de seulement 0.2 t de matière sèche/ha en moyenne. La fétuque, plus vigoureuse, a développé 0.8 t/ha. En comparaison, une interculture "standard" semée après récolte du maïs (typiquement de seigle ou ray-grass) atteint généralement 1.2 t/ha. Ainsi, le sous-semis ne semble pas constituer une meilleure technique de gestion qu'une interculture classique pour la conservation des sols.

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Parcelle de sous-semis de trèfle, sur l'essai d'Ottignies en Décembre 2022. Noter les traces de roues marquées issues du chantier de récolte.
Source : T. Clement

Pour aller plus loin...

  • Sous-semis (CIPF)

Rouleau antiérosif en maïs

Le rouleau antiérosif a été largement testé ces dix dernières années sur un total de 14 parcelles-années.​ En moyenne, cette technique réduit le ruissellement total saisonnier (de mai à septembre) de 69%, et les pertes en terres de 84%, comparé à une parcelle cultivée classiquement. ​

 

Cette efficacité est constante pour tous types d'événements pluvieux, et est même légèrement plus marquée lors de très gros orages. De plus, rien n'indique que l'efficacité des motifs créés ne s'atténue au cours de la saison. ​

 

La technique n'a aucune d'incidence sur les rendements, et pourrait même mieux valoriser l'eau pour la culture lors d'années très sèches.

Résultats - rouleau antiérosif

Pour aller plus loin...

  • Rouleau antiérosif (CIPF)

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Ruissellement (bas) et pertes en terres (haut) saisonnières totales, mesurées pour 14 sites-années d'essais, dans les parcelles travaillée classiquement (témoin) et par le rouleau antiérosif.
Source des données : CIPF, mis en page par T. Clement (UCLouvain)

Résultats - Prébuttes

Prébuttes en pommes de terre

4 essais ont été mis en place entre 2021 et 2023 en Wallonie sur des sols limoneux et sur des pentes entre 3 et 10% d'inclinaison. Lors d'aucun de ces essais, la technique des prébuttes n'a permis de réduire significativement ni le ruissellement ni l'érosion, comparé à des buttes classiques (formées au printemps).

En moyenne, une légère diminution de 4% des rendements en pommes de terre a été mesurée entre celles cultivées dans les prébuttes et celles cultivées sur buttes témoin. Cette différence variait toutefois fortement entre les différents essais.

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Pertes en terres saisonnières moyennes mesurées pour chacun des 4 essais Intell'eau, et pour chaque traitement; en bleu pour le témoin (buttes classiques), et en marron pour les prébuttes.
Source : T. Clement

Pour aller plus loin...

  • Prébuttage d'automne : synthèse de 3 annnées d'expérimentation (Chambre d'agriculture Nord-pas de Calais)

Difficulté de s'affranchir du travail du sol

Une certaine prise en masse de la prébutte durant l’hiver semble inévitable, de sorte qu’après un hiver humide, un retravail intégral de la prébutte au printemps est généralement préconisé. Dans ce cas, la technique perd son objectif de conservation des sols car la structure de la butte est fortement perturbée et les résidus enfouis.

Même en plantant en direct la pomme de terre dans la prébutte, la structure est généralement éclatée et motteuse. L'utilisation d'outils de travail du sol (fraise-butteuse à cape ne fraisant que l'interbutte ou planteuse-butteuse à cape) est nécessaire pour refermer la prébutte après plantation et assurer un contact sol-tubercule suffisant. Toutefois, ce type d'opération recouvre tout de même une grande partie des résidus et expose de la terre fine en surface. Le sol est alors susceptible de former une croûte de battance et sensible aux processus de ruissellement et d'érosion.

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Parcelle plantée en prébutte après plantation, sur l'essai de Gembloux en 2023. Noter que le sol en surface est malgré tout fortement affiné et peu pourvu en résidus d'interculture.
Source : T. Clement

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